L’époque gauloise
Au nord-ouest de la commune, à la Guérivais, se trouve « une importante fortification de terre construite, selon toute vraisemblance, à la fin de l’époque gauloise au 1er siècle avant JC » selon Jean-Claude Meuret, archéologue. « Cet ouvrage de terre nommé éperon barré, avec fonctions défensive, artisanale et commerciale, est probablement la première agglomération de la commune et des environs ».
L’époque romaine
Ce site gaulois a sans doute été abandonné lors de la conquête romaine. De cette période provient peut-être le nom de la commune, comme le suggère l’étymologiste Dauzat : « Eancé provient d’un nom d’homme gallo-romain Agentius qui aurait donné Agentiacum (propriété d’Agentius ou d’Agius) ».
La christianisation
Il est rare que l’on connaisse la date exacte d’érection d’une paroisse mais nous savons qu’au tout début du XIIè siècle, grâce à un acte de l’évêque Marbode de Rennes, l’église d’Eancé (possédée par un prêtre suite à une succession privée) fut donnée à la puissante abbaye de Marmoutiers, près de Tours. Mais il se pourrait que la paroisse (alors nommée en latin Aienciaco puis plus tard Eanceyum) soit antérieure au Xè siècle, période d’essor démographique avec regroupement autour d’une chapelle. L’ancienne église du XVIIè siècle était déjà placée sous l’invocation de Saint Martin. Or, ce saint était très honoré vers la fin du VIIè siècle, en pleine christianisation des campagnes après celle des villes.
La féodalité
Dans l’ancienne église reconstruite en 1651 existait le tombeau familial de la famille Hay, ou enfeu, placé derrière le maître-autel. Mais René-Georges Saget de la Jonchère (petit-fils de René Saget, premier maître des forges de Martigné) fit l’acquisition de la seigneurie d’Eancé vers 1740. Un autre noble était également propriétaire sur la paroisse : le chevalier Jean-Baptiste de la Chevière. Puis Christian, l’arrière petit-fils, devint seul détenteur d’Eancé après la succession.
La Révolution
Sous la Révolution, le château du Boisfeuillet construit à Martigné par René-Georges Saget de la Jonchère fut incendié et les biens vendus aux enchères. L’ancienne église où la famille Hay avait ses armoiries fut vandalisée. Le recteur, Julien Trouvé Delabarre, nommé responsable de la paroisse en 1781 et qui refusa de prêter serment à la nouvelle Constitution, fut assassiné en août 1795 par une bande de patriotes venant de Retiers. La paroisse se retrouva sans pasteur jusqu’en 1803 avec la nomination du recteur Jean-Marie Moranne. Puis 20 autres prêtres se sont succédés, le dernier prêtre résident au presbytère étant Marcel Rouiller. Ce presbytère, propriété communale depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, a été vendu en 1998. Et depuis 2003, c’est la nouvelle paroisse Saint-Martin-en-Semnon (4 clochers) qui organise le culte.
La création de la commune
Après les événements révolutionnaires de 1789, un remodelage administratif fut décidé : départements , cantons et communes. Pour Eancé, le territoire communal fut presque calqué sur celui de la paroisse avec pour tout premier maire : René Gisteau. Auquel se sont succédés : Jean Poullain, Bonaventure Bouvris, Joseph Jousselin, Jean Boulet, René Gisteau, Michel Jahot, Jean-Toussaint Lanoë, Louis Beaudouin, Célestin Bouvet (père et fils), Jean Vivien, Louis Valais, Henri Vallais, Louis Roulin, Auguste Monharoul et Henri Valais (depuis 1995).
Les trois guerres
La Première Guerre Mondiale, de 1914 à 1918, a mobilisé 196 Eancéens, nés entre 1870 et 1899, pour une population de 835 habitants en 1911. La commune a payé un lourd tribu : 55 soldats sont morts pour la France, 39 ont été blessés et 22 ont été prisonniers de guerre. La Seconde Guerre Mondiale a mobilisé 85 Eancéens en 1939 et 1940. 7 soldats sont morts pour la France, 38 ont été prisonniers de guerre. Parmi eux, 1 a été déporté en camp de concentration pour acte de Résistance. Le 29 mai 1943, Thérèse GEORGET, 24 ans, et sa fille Nicole GEORGET âgée de 9 mois, originaires d'Eancé, ont été tuées lors d'un bombardement aérien dans le centre ville de Rennes. Elles reposent dans le cimetière d'Eancé. Honorées de la mention "Mort pour la France", leurs noms sont gravés sur le monument aux morts de la commune depuis 2013.Quant à la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962 , elle a entraîné la mobilisation de 25 jeunes qui sont tous rentrés.
La Communauté de Communes
Après avoir adhéré, en 1994, au Sivom (Syndicat à Vocation Multiple) regroupant les 3 cantons de Janzé, Retiers et La Guerche-de-Bretagne, Eancé fait partie de la Communauté de Communes « Roche aux Fées Communauté » créée en 1996. Celle-ci, composée de 19 communes à l’origine, regroupe désormais 16 communes : Amanlis, Arbrissel, Boistrudan, Brie, Chelun, Coësmes, Eancé, Essé, Forges-la-Forêt, Janzé, Le Theil-de-Bretagne, Marcillé-Robert, Martigné-Ferchaud, Retiers, Sainte-Colombe et Thourie. Soit une population de près de 27 465 habitants.